Vedette

réchapper (v. trans.)
[ʀeʃape]

Définition

Réussir à conserver (qqch.); récupérer, éviter la perte de (qqch.) de justesse.
Réchapper quelques objets d'un incendie.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Ah! si le juge Tellier voulait, comme vous dites, descendre du banc pour sauver la province. Taschereau ne réchapperait pas quinze comtés.
1931, Le Goglu, Montréal, 20 février, p. 2.
[presse, journaux, périodiques]
C'est qu'il faut davantage qu'un peu de sel pour réchapper une tourtière qu'on devine faisandée.
1997, Le Droit, Ottawa-Hull, 6 déc., p. A13.
[presse, journaux, périodiques]

Origine

Maintien d'un sens parlers régionaux de France

Historique

Depuis 1931. Il s'agit, de toute évidence, d'un emploi hérité des parlers de France; on trouve dans La Muse normande (première moitié du XVIIes.), sous la variante recaper, des emplois très proches (par ex. : Pour recaper sa part du rost & du tourtel «pour réchapper sa part du rôti et du pain», cité d'après l'éd. de A. Héron, 1891, t. II, p. 287). En outre, VerrAnj atteste le verbe échapper en Anjou au sens de «préserver, conserver» (Presque toutes mes laitures [= laitues] ont péri; j'ai vu l'heure que je n'en échapperais pas ieune) et précise qu'échapper peut se dire aussi des jeunes plantes. Par ailleurs, le fait de trouver le mot dans des parlers du Nord-Est (sous une variante locale rèhhèper) au sens de «sauver, recueillir», illustré par l'exemple suivant : rèhhèper i piat melu d'eune grande guièce (= recueillir (faire) un petit miroir d'une grande glace, v. ZélMos) permet de supposer que cet emploi en parlant de choses a pu connaître une plus grande extension dans le domaine d'oïl.
QU: 3054