Vedette

sole (n. f.)
[sɔl]

Définition

(Emploi critiqué). Nom sous lequel sont commercialisées des espèces de la plie et de la limande, poissons de mer plats (fam. des pleuronectidés) des eaux canadiennes et américaines, à la chair délicate et savoureuse.
Filet de sole. Sole meunière, amandine.
[État des données: avancé]

Variante(s) polymorphique(s)

(D'après la provenance, hapax). Sole de Gaspé, sole de New-York.
Citation(s) Référence(s)
Elle causait avec volubilité, les coudes sur la table, le regard parfois vif et enjoué, parfois perdu dans le vague. Les plats se suivaient : le potage Julienne, les hors-d'œuvre, une entrée de filet de sole, l'entrecôte, la laitue, les pâtisseries françaises.
1945, G. Roy, Bonheur d'occasion, p. 108.
[littérature]
Monsieur Pompeo insista quand même pour changer son plat et lui apporta à la place un filet de sole aux câpres, plus facile à digérer, le choix idéal, en fait, pour une personne un peu lasse et taquinée par les soucis, comme il semblait qu'elle le fût ce soir-là.
1989, Y. Beauchemin, Juliette Pomerleau, p. 208.
[littérature]
La plie est souvent confondue avec la sole. La véritable sole vit uniquement près des côtes européennes. [...] Au Québec, les plies les plus courantes sont la plie rouge et la plie canadienne; on les retrouve dans les assiettes au restaurant sous le nom de «filet de sole».
1989, S. Monette, Dictionnaire encyclopédique des aliments, p. 422.
[études scientifiques]
(Pour la variante sole de Gaspé). La pêche, en Gaspésie, fournit au moins une quinzaine d'espèces de poissons, de crustacés et de mollusques comestibles. [...] Nous avons, en effet, vendu du saumon et de l'éperlan, des filets de morue, d'églefin, de barbue et de sole de Gaspé, de la morue et de l'églefin, du flétan, du maquereau, du hareng et du homard.
1936, L. Bérubé, dans Le Canada français, vol. 23, p. 754.
[études scientifiques]

Origine

Emprunt d'un sens anglais américain

Historique

Depuis 1879 (Nouvelle cuisinière canadienne, 5e éd., p. 115). D'après l'anglais américain sole, qui est un générique s'appliquant à plusieurs poissons de mer plats, dont la sole véritable et la plie; entré au Québec par la voie du commerce (v. Craigie, Gage 1984, Webster 1986, WebsterC 1988, et BNQPêches-2 21, s.v. limande à queue jaune, et 40, s.v. sole). Sole de New-York (La Presse, 16 janvier 1930, p. 27), d'après l'anglais américain New-York sole (v. Craigie, s.v. sole, dans un ex. de 1842). Dans son emploi québécois, le mot figure dans Robert 1985-2001 qui le juge «abusif» et l'applique trop étroitement à la seule limande à queue jaune, espèce pourtant beaucoup moins commercialisée que la plie canadienne. Par ailleurs, on relève le nom de sole sous la plume de Charlevoix, en 1744, ajouté à une liste de poissons de mer qu'il avait empruntée à Nicolas Denys. On ne peut identifier clairement l'espèce à laquelle le jésuite a pu songer, d'autant plus qu'on peut douter que cette mention repose sur une observation réelle, comme le suggère une remarque critique d'un de ses contemporains : «Sole Turbos. absolum[en]t inconnus» (v. P. Berthiaume (éd.), Journal d'un voyage (de Charlevoix), 1994, p. 361, n. 23).

Bilan métalinguistique

Emploi critiqué.

Avis et recommendation(s)

Rejeté par le BNQ et l'OLF, qui recommandent plutôt que l'on utilise dans le commerce le générique plie canadienne pour désigner l'une ou l'autre des trois principales espèces commercialisées sous le nom de sole, c'est-à-dire la plie canadienne proprement dite (Hippoglossoides platessoides), la plie rouge (Pseudopleuronectes americanus) et la limande à queue jaune (Pleuronectes ferrugineus) (v. BNQPêches-2 21, 32 et 50, n. 23; OLFAvis-4, nos 896, 1172 et 1174). En pratique, sole se maintient dans l'affichage, du fait sans doute que plie est un terme peu connu des consommateurs.

Français de référence

Remarque(s)
Comme en France, sole s'applique également à la sole véritable, laquelle est cependant mieux connue au Québec sous le nom de sole de Douvres.
Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
QU: 3092