Vedette

abrier (v. trans.)
[abʀije]
Le mot se prononce toujours avec un [j], quel que soit le temps ou la personne.

Définition

(Parfois employé absol.). Couvrir (qqch.) pour protéger, cacher.
Abrier ses plants de tomates pour les protéger du gel. Abrier les cèdres pour l'hiver.
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

abriller
Citation(s) Référence(s)
(En parlant d'une partie du corps). Il [un Sauvage] portoit avec soy un fort grand bouclier fort lo[n]g & fort large : [...] il estoit un petit [peu] plié ou courbé pour mieux couvrir le corps, & afin que les coups de fleches ou de masses venans à le fendre, n'emportassent la piece, il l'avoit cousu hault & bas avec de la corde faite de peau : ils ne portent point ces boucliers au bras, ils passent la corde qui les soustient sur l'espaule droicte, abriant le costé gauche : & quand ils ont tiré leur coup, ils ne font que retirer le costé droict pour se mettre à couvert.
1634, dans RJ 5, p. 94.
[archives et textes anciens]
Si l'on n'a pas le temps de couvrir immédiatement les tas de terre, il faut les abriter (abrier) chaque soir, avec de la paille, pour ne pas que la pluie y pénêtre [sic], et se hâter de couvrir la terre et de la battre, avant que la pluie vienne mouiller toutes les patates et les expose à pourrir.
1875, É. A. Barnard, Causeries agricoles, p. 81.
[études scientifiques]
(Pour la variante abriller). En dessous d'une gazette qui abrillait le fond du tiroir, j'ai trouvé aussi des lettres amoureuses que j'écrivais à ma blonde de jadis, qui est ma légitime moitié aujourd'hui.
1919, La Patrie, 17 mai, p. 17 (chron. humor.).
[littérature]
(Pour la variante abriller). Chez nous, il y avait une cave en terre, pour fermer notre «steamcut» [«robinet»] pour ne pas que l'eau gèle. Le lundi, on allait l'ouvrir. On abrillait ça avec de la paille de sarrazin [sic], du brin de scie et une boîte de bois pour ne pas que le «steamcut» gêle.
1977 env., dans J. Dorion, Les écoles de rang au Québec, p. 390.
[études scientifiques]
(Pour la variante abriller). J'ai passé la fin de semaine chez nous [...], puisque je devais me préparer à «hiberner». Ça veut dire monter le garage, abriller les arbres, couper ce qui reste des fleurs, etc.
1979, Le Soleil, 23 oct., p. A10.
[presse, journaux, périodiques]
(Pour la variante abriller). Autrement, outre le jeudi soir de l'ouverture du festival, le mauvais temps sporadique n'a entraîné que quelques retards ou suspensions momentanées des spectacles, indique Linda Roy. «On abrillait le décor, puis on recommençait un peu plus tard», lance Paul Vachon, donnant en exemple la pièce M. de Pourceaugnac, aux Jardins de l'hôtel de ville, samedi soir.
1992, Le Soleil, 20 juillet, p. A3.
[presse, journaux, périodiques]

Origine

Maintien d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) français ancien et parlers régionaux de France

Historique

Depuis 1634. Cet emploi est attesté en français depuis le XIIIe s., mais il n'y survit essentiellement, aux XVIIIe et XIXe s., que comme terme d'horticulture au sens de «protéger (en les couvrant) des couches, des plantes, etc.» (v. FEW apricare 25, 56a); cet emploi technique est lui-même considéré comme vieux de nos jours (v. GLLF et TLF). La plupart des parlers de France attestent le sens de «couvrir» (v. FEW id.).

Étymon du FEW

apricare
QU: 3182