Vedette

abrier ou abrier (s'~) (v. trans. ou v. pron.)
[(s)abʀije]
Le mot se prononce toujours avec un [j], quel que soit le temps ou la personne.

Définition

Couvrir, envelopper (une personne, une partie du corps) d'une couverture, d'un drap.
Abrier un enfant. S'abrier jusqu'au cou, par-dessus la tête. S'abrier les genoux, les pieds.
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

abriller
Citation(s) Référence(s)
(Pour la variante abriller). Il [Cléophas] passa à la bonne femme une vingtaine de piastres en accompte [sic] de sa pension et après avoir réveillonné avec une tranche de tourquière froide, il alla se coucher sur le banc lit au fond de la salle. Les vieux coussins de la voiture de nuit du père Sansfaçon lui servirent d'oreiller et il s'abrilla avec une vieille peau de cariole [sic].
1880, H. Berthelot, «Les mystères de Montréal», dans Le Vrai Canard, Montréal, 10 juillet, p. 2.
[littérature]
(Pour la variante abriller). Geneviève est bien au chaud. Elle se berce le ventre tendrement, sans un cri. J'en profite pour lui ajouter une couverte sur les pieds et l'abriller jusqu'au cou.
1976, J. Garneau, La Mornifle, p. 55.
[littérature]
De toutes manières [en hiver], dans une carriole, on ne gèle pas nécessairement. La plupart du temps, on «s'abrie» avec une «robe», soit une peau d'ours, d'orignal, de bison ou de mouton, «qui couvre les jambes et les pieds de telle manière qu'on peut voyager sans souffrir du froid».
1986, J. Provencher, C'était l'hiver, p. 184-185.
[études scientifiques]
(Pour la variante abriller). Tiens, l'automne, d'abord! Cette fraîcheur nouvelle qui commence à tempérer nos ardeurs de l'été, ce nouveau crépuscule qui commence à nous effleurer déjà, à l'heure du premier «Téléjournal», me semble qu'on se calme, on est plus souvent à la maison, il y a de l'odeur de bouilli aux légumes dans l'air, de flannelette dans le lit, on s'abrille la nuit, on se colle plus, on baisse le ton; on chuchote. Ne trouvez-vous pas que l'automne est une saison qui porte aux confidences ?
1993, Le Devoir, 25-26 sept., p. B13.
[presse, journaux, périodiques]
(En parlant d'un animal). Il descendit de voiture, se rendit la flatter [la jument] sur un larmier, entre les yeux, frotter le remoulin, lui parler: - Tranquille, la Tannante, je vas t'abrier comme il faut pis t'apporter à manger, ça sera pas long... [/] Il lui étendit ensuite la couverte sur le dos puis, par-dessus, il mit la peau de carriole.
1994, A. Mathieu, Aurore l'enfant martyre, p. 34.
[littérature]

Origine

Maintien d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) français ancien et parlers régionaux de France

Historique

Depuis 1880; peut-être dès 1810, dans un relevé où le mot n'est pas défini (v. VigerBlais 245). Dans cet emploi, le mot est bien attesté chez Montaigne, au XVIe s. (v. Huguet). On l'a relevé également en Saintonge et en Anjou (v. JônSaint : Abrier in malade; VerrAnj : Mouman, vins don' m'abrier); toutefois, il a sans doute été plus répandu dans les parlers de France que ne l'attestent les glossaires, qui n'ont pas défini le mot avec précision.
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