Vedette

autoneige (n. f.)
[ɔtonɜʒ]
Parfois au masculin.

Définition

Véhicule automobile fermé, monté sur chenilles et muni de skis mobiles à l'avant, conçu pour se déplacer sur la neige et pour transporter des passagers, des marchandises, ou pour traîner des charges.
L'autoneige est encore utilisé dans l'industrie touristique pour les déplacements et les promenades. Des autoneiges.
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[otonɜʒ]

Variante(s) graphique(s)

auto-neige (orthographe fréquente jusque dans les années 1970; au pluriel, auto-neige ou autos-neige)

Variante(s) morphologique(s)

(vieilli, rare) auto-à-neige
Citation(s) Référence(s)
C'est regrettable qu'aucun de nos hommes d'affaires locaux ne semble s'intéresser au développement et à l'amélioration de ce moyen de transport, ce qui aurait pour effet de créer une industrie locale appelée à se développer puisque l'auto-neige est l'un des modes de locomotion les plus pratiques possibles pendant la saison d'hiver.
1934, Le Progrès du Golfe, Rimouski, 2 février, p. 6.
[presse, journaux, périodiques]
Un soir de janvier [...] garde Morin est mandée au secours de la femme de Gérard Pelletier [...]. Le déplacement en vaut la peine puisque l'infirmière aide à la naissance de trois jumelles. Arrivés avant terme, les bébés ne vivent cependant qu'une journée : on s'amène trop tard avec l'auto-neige chauffée portant l'incubateur qui eût pu sauver le trio.
1947, G. Ouellet, Aux marches du royaume de Matagami (Rochebaucourt), p. 38.
[littérature]
Là je m'abîme dans une contemplation qui me vide de ma substance, me donne l'immobilité des objets. Une auto-neige, qui passe dans la rue avec un vrombissement de quadrimoteur, me tire brutalement de mon extase. L'air est encore agité deux minutes après son passage, puis la tranquillité retombe comme une poussière, mais j'ai du mal à refaire le vide en moi.
1953, A. Langevin, Poussière sur la ville, p. 173.
[littérature]
Il se présenta et [...] il se mit à parler des vibrations de l'avion qui lui rappelaient celles des anciennes auto-neige Bombardier. – Je me trouvais en Gaspésie; c'était des véhicules indispensables qui semblaient se donner un mal de chien, qui résonnaient comme des caisses de tambour pour n'avancer que très lentement.
1971, J. Ferron, Les roses sauvages, p. 37.
[littérature]
Cette année, ce sont plus de 300 activités et spectacles qui attendent les «carnavaleux» jusqu'au 17 février. De toute évidence, Québec tente d'attirer petits et grands. Les activités sont diversifiées : pêche sur la glace, traîneau à chiens, course en canots à glace, promenades en autoneige (ancêtre de la motoneige), rafting sur neige...
2002, La Presse, 2 février, p. H3.
[presse, journaux, périodiques]
(Pour la variante auto-à-neige). La panne d'électricité était due sans doute [...] à quelque fichue auto-à-neige qui avait laissé la route pour aller briser un poteau!
1946, É. Coderre, Les contes de chez-nous, 10 février, p. 1 (radio).
[radio-télévision]

Synonyme(s)

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français de référence

Historique

Depuis 1934. De auto(mobile) et neige, probablement d'après l'anglais nord-américain snowmobile.

Français de référence

Remarque(s)
Pour désigner ce véhicule, on a parfois eu recours autrefois à l'appellation autochenille, mot du français de France qui s'applique à un véhicule militaire ou d'exploration monté sur chenilles.
Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.

Données encyclopédiques

Les premiers prototypes d'autoneiges ont été construits de façon indépendante au début des années 1920 par J.-A. Landry, un inventeur québécois de Mont-Joli, et par V. White, un Américain du New Hampshire. Il s'agissait de voitures automobiles ordinaires (par ex. des Ford) dont on avait remplacé les roues avant par une paire de skis et dont le train arrière comportait, de chaque côté, des roues entourées d'une chenille de fer assurant le déplacement sur la neige. Au cours de l'hiver 1922, J.-A. Landry expérimenta avec succès ce type de véhicule en parcourant la distance qui séparait Mont-Joli de Rimouski. En 1926, il créa même une compagnie spécialisée dans la transformation d'automobiles et de camions en autoneiges, mais malgré des ventes au Québec, en Ontario et dans le Maine, l'entreprise ne reçut pas le soutien des investisseurs de la région et dut fermer ses portes, faute de capitaux. À la même époque, l'Américain V. White perfectionnait un véhicule semblable à celui de Landry qu'il appela snowmobile. C'est toutefois vers la fin de cette décennie que J.-A. Bombardier, un ingénieur de Valcourt, en Estrie, commença à s'imposer dans le domaine des véhicules conçus pour circuler sur la neige. Il inventa bientôt un nouveau système de roulement sur chenilles et il créa un véhicule doté à la fois d'un moteur à l'arrière, pour une meilleure répartition du poids, et d'une suspension flexible, plus confortable. Ce véhicule fut appelé le B7 (B pour Bombardier et 7 pour le nombre de passagers qu'il pouvait contenir; en anglais, Snow B7) et sa production régulière débuta durant l'hiver 1936-1937. Caractérisé par la ligne particulière de sa carrosserie, arrondie en forme d'œuf, le B7 eut la cote auprès des médecins de campagne, des propriétaires de taxis, des hôteliers et des commerçants. Le modèle de plus grande taille, aux fenêtres en hublots (B12), servait d'ambulance ou d'autobus scolaire; on l'utilisait aussi en forêt pour tirer les traîneaux chargés de billots de bois. Peu à peu, avec les progrès accomplis dans l'entretien et le déblaiement des routes en hiver, les autoneiges perdirent leur raison d'être comme moyen de transport. On les utilise toutefois encore de nos jours dans l'industrie touristique pour permettre aux gens de revivre les promenades hivernales d'une époque révolue. – Revue d'histoire du Bas Saint-Laurent, déc. 1976, p. 27-28; J. Thériault et al., Hier, au pays des Métissiens, 2e éd., 1977, photos nos 209, 232, 238, 240 et 241; R. Lacasse, Joseph-Armand Bombardier, 1988, p. 34-64.
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