Vedette

pet-de-soeur (n. m.)
[pɛtdəsœʀ]
Aussi écrit sans trait d'union.

Définition

Pâtisserie faite d'une abaisse de pâte à tarte recouverte de beurre et de cassonade qu'on roule et qu'on coupe en rondelles avant de faire cuire au four.
Des pets-de-sœur.
[État des données: avancé]

Variante(s) polymorphique(s)

pet-de-nonne (vieilli, rare)
Citation(s) Référence(s)
– Mathilda : Voyons donc qu'est-ce que vous faites là, Génie ? – Génie : Des pets de sœur, madame. – Mathilda : Seigneur! d'abord on dit des pets de nonnes... et puis vous croyez que ce sera digne de Mme des Troishangars ? Cette pâtisserie vulgaire ? – Génie : [...] D'abord que vous voulez pas, je vas jeter la pâte.
1958, O. Légaré, Zézette, 4 oct., p. 3 (radio).
[radio-télévision]
Les pets-de-sœurs sont une petite pâtisserie anodine que nos mères, économes, réalisaient avec les restants de pâte à tarte afin de ne rien gaspiller. L'une d'elle, qui sait laquelle et où, fonctionnait rondement dans sa cuisine et eut l'idée de dessiner des cercles... Elle a donc travaillé son amas de pâte feuilletée, en a fait une abaisse rectangulaire et a roulé le tout sur lui-même, comme pour une bûche de Noël. Non sans tartiner le tout des premières choses qui lui sont tombées sous la main, soit un peu de beurre et de cassonade. Le pet-de-sœur était né.
1998, Le Droit, Ottawa-Hull, 12 juin, p. 38.
[presse, journaux, périodiques]
Donc, j'étais dans cette cabane, retiré dans un coin sur l'heure du dîner quand arriva un autobus de Français. [...] Ils entrèrent et s'installèrent avec empressement autour d'une longue table. D'où j'étais, je pouvais très bien entendre et savourer les commentaires de ces personnes, pour la première fois, goûtant aux œufs dans le sirop, aux oreilles de «crisse», au jambon, aux «beans» et aux pets de sœur. C'était succulent d'entendre les commentaires qui relevaient de la haute gastronomie [...].
2002, La Tribune, Sherbrooke, 30 mars, p. G2 (cité d'après Biblio Branchée).
[presse, journaux, périodiques]
(Pour la variante pet-de-nonne ). Avant le mois de septembre de l'année 1892, j'entendais parler de bien des genres de commerce assez singuliers, comme ceux des crottes de chocolat, des croquignoles [...] et même des pets de nonne [...].
1932, Vieux Doc, Quarante ans sur le bout du banc, p. 135.
[littérature]

Synonyme(s)

nombril ou nombril-de-sœur (dans certaines régions du Québec, v. PPQ 234, Lavoie 2222)

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français du Québec

Historique

Depuis 1958. Mot formé sur le modèle de pet-de-nonne, attesté antérieurement en français québécois (voir ci-dessous). Pet-de-sœur a supplanté pet-de-nonne dans la seconde moitié du XXe s. en raison du fait que nonne est peu usité au Québec. Pet-de-nonne, depuis 1932. Emploi formé par extension du sens de pet-de-nonne en France, où le mot désigne, depuis le XVIIIe s., une «sorte de beignet enflé» (v. FEW pèdîtum 8, 131b; v. aussi TLF, Robert 1985-2001). Cet emploi a été relevé également à quelques reprises au Québec à la fin du XIXe s. et au début du XXe s. (v. par ex. La Patrie, Montréal, 2 février 1895, p. 1 : ce gâteau qui, commercialement, a le nom de beignet, en famille, dans l'intimité, lorsqu'il vient directement et tout chaud de la poêle dans la salle à manger, on l'appelle [...] un pet de nonne).

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
QU: 3260