Vedette

dépanneur (vin de ~) (loc. nom.)

Définition

Vin à prix abordable vendu dans les dépanneurs et les épiceries, souvent considéré comme de qualité passable ou médiocre.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Le trac m'a pris quelques minutes avant que Mathieu arrive. Aurait-il mangé? J'avais juste quelques tranches de viande froide qui finissaient de sécher dans le fond du frigidaire et une bouteille de vin de dépanneur.
1986, M. Tremblay, Le cœur découvert, p. 51.
[littérature]
Je me suis levé avec une migraine épouvantable. La veille, je m'étais acheté un vin de dépanneur que j'aurais dû boire avec modération. Mais j'avais envie de me réchauffer. Il faisait froid, dehors comme en dedans.
2000, Le Nouvelliste, Trois-Rivières, 11 février, p. 6 (éditorial; cité d'après Biblio Branchée).
[presse, journaux, périodiques]
Si on accepte le fait que la cigarette crée une dépendance, les pauvres comme les riches en sont atteints! En imposant cette nouvelle taxe [sur les cigarettes], on frappe plus les pauvres que les riches. On a beau taxer les vins, le pauvre peut tout de même se rabattre sur le vin de dépanneur ou la bière, mais cette alternative n'existe pas pour les fumeurs.
2002, La Presse, 20 juin, p. A14 (lettre).
[presse, journaux, périodiques]
(Fig.) Gerry [...] peut bien parler de vin de dépanneur, mais pour les amateurs de sports, le baseball des Expos à RDS [Réseau des Sports], c'est un grand cru.
2001, La Presse, 12 janvier, p. S4 (lettre).
[presse, journaux, périodiques]

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français du Québec

Historique

Depuis 1986. Création québécoise. Elle s'explique par le fait que, pendant de nombreuses années, l'État a autorisé les dépanneurs et les épiceries à ne vendre qu'une sélection limitée de vins, généralement à prix abordable et sans intérêt particulier.

Données encyclopédiques

C'est vers la fin des années 1970 que l'État a autorisé la vente de vins dans les épiceries et les dépanneurs du Québec. Pendant de nombreuses années, ces établissements n'ont toutefois pu offrir qu'une sélection restreinte de vins à prix modique, sans intérêt particulier, tandis que la Société des alcools du Québec (SAQ) monopolisait la vente d'une vaste gamme de vins répondant aux goûts les plus divers. Devenant de plus en plus connaisseurs, les consommateurs québécois ont vite associé ces vins bon marché à des produits de qualité passable, voire tout à fait médiocre, d'où le nom de vin de dépanneur. Pour contrer l'image négative qui s'était installée dans l'esprit des consommateurs par rapport à ces vins, la SAQ a créé au cours de l'année 2000 une nouvelle division, la SAQ Alimentation, qu'elle a intégré au réseau des épiceries et des dépanneurs. Pour l'occasion, elle a introduit dans ce réseau des produits présentés comme étant de meilleure qualité que ceux offerts dans le passé, dont une nouvelle catégorie de vin portant le label VQC (vin de qualité certifiée).
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