Vedette

truite de lac (loc. nom.)

Définition

Omble de fontaine vivant dans les lacs où elle peut atteindre une taille plus grande que la truite de rivière ou de ruisseau.
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

Voir sens 01.
Citation(s) Référence(s)
Nous avons la grosse truite grise [c.-à-d. le touladi], qui atteint jusqu'à vingt livres en pesanteur, la truite saumonée [c.-à-d. l'omble de fontaine], dite truite de lac, qui pèse d'une demie à cinq livres, la truite de ruisseau ou de rivières [sic], dont les plus pésantes n'excèdent pas trois livres.
1887, J.M. LeMoine, Chasse et pêche au Canada, p. 246.
[études scientifiques]
La truite de rivière, le jour, recherche le plus souvent la tranquillité derrière des obstacles de même que la plupart des poissons de nuit. Elle recherche aussi les eaux rapides et bien oxygénées. Elle apprécie également l'embouchure des ruisseaux qui lui procurent nourriture, fraîcheur et oxygène. La truite de lac, elle, recherchera la source du lac tard en saison et la décharge au printemps. La truite de lac affectionne tout particulièrement les nombreux rochers qui meublent les alentours du rivage, ainsi que le dessous des arbres.
1980, P.-R. Mercier, La pêche à la ligne, p. 69.
[études scientifiques]

Origine

Calque anglais nord-américain

Historique

Les noms communs de l'omble de fontaine formés de truite suivi d'un complément de nom désignant un habitat n'apparaissent en français du Canada qu'au cours du XIXe s., d'abord dans des rapports gouvernementaux traduits de l'anglais, puis dans d'autres types d'écrits (ouvrages de vulgarisation, comme ceux de J.M. LeMoine, œuvres littéraires, journaux, etc.). L'étude de la documentation suggère que ce sont probablement tous des calques de l'anglais nord-américain. Même si l'une ou l'autre des appellations truite de lac, truite de rivière et truite de mer, en parlant de la truite véritable (Salmo trutta), figurent dans des dictionnaires de France depuis la fin du XVIIe s. (mais plus régulièrement à partir de la seconde moitié du XIXe s.), on n'a pas d'indication qu'elles correspondaient à un usage réel en français de France (v. par ex. Richelet 1680-1732, qui renvoie au naturaliste Rondelet; Fur 1727, ValmHNat 1764). En effet, on ne les relève jamais dans la documentation française (v. FRANTEXT, qui atteste toutefois une occurrence de truite de rivière chez Zola en 1885), ce qui indique qu'elles n'étaient sans doute employées que par les naturalistes qui n'ont fixé l'usage actuel dans la langue spécialisée qu'au XXe s. (v. sens 20.). Au Québec, truite de lac est attesté en 1824, d'abord en parlant de l'omble appelé touladi. Ce n'est qu'à partir de 1863 qu'elle est associée nettement aux populations lacustres de l'omble de fontaine (par opposition à celles vivant dans d'autres habitats) qui peuvent atteindre une taille relativement grande (voir J.M. LeMoine, Les pêcheries du Canada, p. 59 : Si vous êtes fatigué de capturer les grosses truites de mer et que vous aimiez à prendre deux ou trois cents truites de lac, allez jeter votre mouche dans les lacs aux Canards, le petit Saguenay, la rivière St. Jean, la Grande Bay, le lac Kenogami). Même dans cet emploi, le nom se rattache à l'évidence à l'anglais nord-américain lake trout «A large brook-trout (Salmo fontinalis), often caught in the lakes of the northeastern United States», dont il est probablement le calque (v. Funk 1909, s.v. lake).

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.

Données encyclopédiques

Voir sens 01.
QU: 3343