Vedette

arêche (n. m. ou n. f.)
[aʀɜʃ]

Définition

Vieilli ou rural Os mince et pointu formant chacune des côtes du squelette d'un poisson. – Partie du squelette d'un poisson constituée de la colonne vertébrale et des côtes.
Avaler une arêche. S'étouffer avec une arêche. Maigre comme une arêche.
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[aʀɛʃ]
[aʀɜʒ]

Variante(s) graphique(s)

arrêche, ar(r)èche, arège
Citation(s) Référence(s)
Je suis le roi de tous les poissons. Tu vas me renvoyer à l'eau. Tu vas en reprendre un tout aussi gros comme moi, aussi bon à manger. Et quand tu l'auras pris, tu l'arrangeras, tu feras manger la viande à ta femme, tu feras manger les tripes à ta jument. Les arrèches, tu les jetteras dans le jardin.
1916, Les Éboulements (Charlevoix-Ouest), AF, Ch.-M. Barbeau, ms. 135, p. 1.
[enquêtes]
[ ... ] à terre, y [ les pêcheurs ] sont obligés de trancher cette morue-là, [ ... ] ôter la tête, pis prendre le couteau, pis ôter l'arêche [ ... ].
1959, Sept-Îles (Saguenay), AF, G. Landry 138.
[enquêtes]
– Renelle : Les Sovages sont à porte d'en avant avec leus siaux pleins de poésson... On n'en prend-y ? – Paula : C'est da truite, ou ben encore des goujons pleins d'arêches ?
1975, A. Ricard, La gloire des filles à Magloire, p. 13.
[littérature]

Origine

Maintien d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) français ancien et parlers régionaux de France

Historique

La forme arêche se rattache peut-être au latin ar#+sta «arête», lequel a donné notamment le français arête ainsi que arèque dans les parlers normanno-picards (v. FEW 25, 221b); arêche serait alors issu de cette forme normanno-picarde, par suite d'un phénomène d'hypercorrection de [k] en [S] basé sur l'équivalence entre le normand [k] et le français [S], comme par exemple vaque pour vache (ibid. 228a). Dans la mesure cependant où la forme arêche n'est pas attestée seulement en normanno-picard mais également en saintongeais et en lorrain, elle pourrait aussi remonter à un latin *ar#+sca, lui-même résultat d'un croisement entre ar#+sta et *l#+sca (ibid.). – Depuis 1841 (Maguire 180). Hérité de France. Relevé en français du XVIIe s. et bien attesté dans les parlers de la Normandie, du Poitou et de la Saintonge (v. FEW ar#+sta 25, 221b et 222a; DugPoit). Maigre comme une arêche correspond à un emploi du français du XVIIIe s. (maigre comme une arête, v. FEW id., 222b).

Étymon du FEW

arista

Français de référence

Équivalent(s)
arête (courant au Québec)
QU: 339