Vedette

barbue (n. f.)
[baʀby]

Définition

Vieilli ou région. Nom donné aux poissons d'eau douce américains dont la mâchoire est garnie de plusieurs barbillons ressemblant à des moustaches (fam. des ictaluridés, incluant notam. la barbue de rivière (voir sens 03.) et les barbottes).
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

barbuë(XVIIe et XVIIIe s.)

Variante(s) morphologique(s)

(variante ancienne) : barbu n. m.
Citation(s) Référence(s)
La Barbuë commune en tout ce Pays, & qui abonde par tout, est un poisson sans écaille, qui a la teste plus grosse que le reste du corps, n'a que la grosse arreste : la chair en est blanche & delicate, pour estre un des plus gras de ce Pays-icy : elle a d'ordinaire un pied & demy ou deux pieds de long : elle se prend à l'ameçon : elle est fort bonne salée.
1664, P. Boucher, Histoire veritable et naturelle, p. 77.
[archives et textes anciens]
Les Barbuës des Lacs ont un pied de longueur, mais elles sont tout à fait grosses : on les appelle Barbuës à cause de certaines barbes pendantes le long du museau qui sont grosses comme des grains de bled. Celles du Missisipi sont monstreuses, les unes & les autres se prennent aussi bien à l'ameçon qu'au filet, & la chair en est assez bonne.
1703, Nouveaux voyages de Mr. le baron Lahontan, t. 2, p. 55.
[archives et textes anciens]
Les jours précédents ont-ils été pluvieux, l'eau des rives est trouble. Les poissons cauteleux ou défiants, comme l'anguille ou la barbotte, vont donner. Le ciel a-t-il été serein, le soleil sans nuages, allons visiter les prairies sous-marines où paissent en paix les carpes ou les barbues, où s'abritent des troupes nombreuses de perches [ ... ].
1876, A.-N. Montpetit, «Neuf jours chez un trappeur», dans L'Opinion publique, Montréal, 29 juin, p. 308.
[littérature]
pêcheurs de barbues lisses [ / ] qui même la tête coupée [ / ] battent avec leurs nageoires [ / ] la mesure d'un orchestre [ / ] invisible et sous-marin.
1967, G. Godin, Les cantouques, p. 28 (poème).
[littérature]
(Pour la variante ancienne BARBU). [ ... ] les rivieres, ruisseaux, lacs, & estangs sont en tel nombre que l'on peut desirer, y ayant [ ... ] des brochets, aucuns de cinq pieds de long, barbus qui sont sans escaille, de deux à trois sortes grands et petits [ ... ].
1632, Les voyages de la Nouvelle France occidentale, dicte Canada, faits par le Sr de Champlain, 1re partie, p. 6.
[archives et textes anciens]

Commentaires

Chez les pêcheurs du golfe du Saint-Laurent, le mot barbue désigne plutôt un poisson de mer également appelé morue barbue. Voir morue.

Origine

Innovation sémantique français de référence

Historique

Depuis 1634 (RJ 6, p. 270 : ils prennent [ ... ] des Barbuës, des Anguilles, des Lamproyes). Par extension de l'emploi qu'on fait du mot en France où il s'applique, depuis le XIIIe s., à un poisson marin plat ressemblant au turbot (v. Robert 1985 et TLF). Barbu n. m. a été relevé au début du XIXe s. en Provence et au XXe s. en Franche-Comté, mais en parlant d'un poisson à barbillons mieux connu en France sous le nom de barbeau (v. RollFaune 3, p. 147, et ALFC, vol. 3, compl., no CXXXI). Barbue est mentionné dans les écrits de certains voyageurs et explorateurs anglais du Nord-Ouest canadien (v. DictCan).

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
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