Vedette

aiguille (n. f.)

Définition

Espèce de libellule, particulièrement ténue et légère.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Moi, je connais toutes les libellules qui hantent les après-midi ensoleillés de l'habitation : les grosses, rouges comme des groseilles, ou marron clair, avec de belles ailes transparentes et droites, bien faites pour être pincées délicatement entre deux doigts. Les plus petites, brunes, aux ailes courtes, jaunâtres, ou traversées d'une raie noire, nerveuses celles-là, sensibles à l'approche de nos mains, farouches! Enfin, plus aristocratiques, plus rares, les "aiguilles", si ténues et si légères qu'on distingue / à peine la petite boule d'or fin qui forme la tête et la gaze pervenche qui soutient leur vol. [...] personne, ni Gesner, ni Romane, ni moi-même, personne n'a jamais pris une "aiguille"! Aussi, les tenons-nous pour une espèce qui n'est pas faite pour qu'on la touche.
1950, J. Zobel, La Rue Cases-Nègres, pp. 35-36.
[littérature]

Répartition

  • Martinique

Origine

Innovation sémantique français de référence

Historique

Aucun correspondant créole de ce type lexical n'a été retrouvé dans les ouvrages consultés avec ce sens, tous définissant le mot créole par un polysémique et lapidaire "aiguille" («zaigui, zaigoui» Faine 1974; Tourneux / Barbotin 1990 s.v. zéguiy; Barbotin 1995 s.v. zèguiy; Ludwig et al. 2001 s.v. zégui; Confiant 2007 s.v. zédjui; Barthèlemi 2007 s.v. zégwi). On trouve toutefois des correspondants galloromans çà et là dans les provinces de France (v. FEW s.v. acucula), sans qu'il soit possible de trancher entre mono- et polygénèse, l'analogie entre l'insecte et l'outil étant assez banale.

Étymon du FEW

acucula

Bilan métalinguistique

«Les régionalismes dans La Rue Cases-Nègres (1950) de Joseph Zobel», dans A. THIBAULT (coord.), Richesses du français et géographie linguistique (vol. 2), Bruxelles : De Boeck / Duculot, 2008, p. 230.
AN: 5209