Vedette

amarreuse (n. f.)

Définition

Ouvrière de plantation chargée de lier les cannes à sucre en bottes.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Tout était admirable : leur demi-nudité noire ou bronzée, leurs haillons crasseux, avivés par la lumière, la sueur qui les inondait, qui plaquait le long de leur dos et sur leur poitrine des reflets répondant à l'éclair qu'allumaient les coutelas à chaque brandissement de bras; l'espèce de bruit de fond accumulé par la paille piétinée, les "amarres" jetées en arrière et rattrapées par les amarreuses pour ligoter les dix cannes du paquet, / le tassement des dix paquets en une pile; ces chansons qui ne cessaient pas, de temps en temps ponctuées d'un ébrouement ou d'un sifflement aigu échappé d'une poitrine au paroxysme de l'effort.
1950, J. Zobel, La Rue Cases-Nègres, pp. 84-85.
[littérature]
En ajoutant 20 centimes pour l'amarreuse, il en résulterait la dépense de 80 centimes pour la coupe, le nettoyage et l'amarrage de 1000 kil de cannes.
1889, N. Basset, Guide du planteur de cannes: traité théorique et pratique de la culture de la canne à sucre, p. 709.
[archives et textes anciens]

Répartition

  • Guadeloupe
  • Martinique

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français des Antilles

Historique

Première attestation: 1889 (v. citations). Dérivé de amarrer v. tr. "lier, attacher" (cf. créole maré kăn "lier [les cannes] en bottes" Jourdain 1956, 195), suff. d'agent (au fém.) -euse. Correspond au type créole aphérésé marèz.

Bilan métalinguistique

«Les régionalismes dans La Rue Cases-Nègres (1950) de Joseph Zobel», dans A. THIBAULT (coord.), Richesses du français et géographie linguistique (vol. 2), Bruxelles : De Boeck / Duculot, 2008, p. 233-234.

Français de référence

Mot particulier
Emploi particulier par son statut (registre d'emploi, domaine d'emploi, fréquence relative ou connotation).
Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
AN: 5217