Vedette

arbre-à-pain (n. m.)
S'écrit normalement sans traits d'union, mais on le trouve écrit avec traits d'union dans la métalangue de Ludwig et al. 2002 s.v. fouyapen et Confiant 2007 s.v. labapen; il s'agit peut-être là d'une tradition graphique locale.

Définition

Arbre de grande taille, très répandu dans les Antilles, donnant un fruit comestible à chair blanche (fruit-à-pin), riche en féculents.
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

arbre à pain
Citation(s) Référence(s)
Mais, au flanc du morne, s'éparpillaient des cases, parmi quelques cannes, des manguiers et de grands arbres-à-pain, formant un quartier appelé le Haut-Morne.
1950, J. Zobel, La Rue Cases-Nègres, p. 130.
[littérature]
[...] qui, qui donc envoyait le grand froid, loas? / celui du sexe, celui de l'arbre à pain et de la pierre / et de la sève qui fut jadis rouissage de colibris?
2006, A. Césaire, Cadastre, suivi de Moi, laminaire, p. 145.
[littérature]
Mais non, on t'aura menti, et la mer est feuillue, et je lis du haut de son faîte un pays magnifique, plein de soleil... de perroquets... de fruits... d'eau douce... d'arbres à pain.
1970, A. Césaire, Les Armes miraculeuses, p. 104.
[littérature]
[...] et quand vous mourrez (de mauvaise grâce et de fainéantise), vous serez mauvais nègres condamnés à planter de la canne et à sarcler dans la lune où il n'y a pas d'arbre à pain...
1970, A. Césaire, Les Armes miraculeuses, p. 123.
[littérature]
Oh le cri... toujours ce cri fusant des mornes... et le rut des tambours et vainement se gonfle le vent de l'odeur tendre du ravin moisi / d'arbres à pain de sucreries de bagasse harcelée de moucherons...
1970, A. Césaire, Les Armes miraculeuses, p. 150.
[littérature]

Répartition

  • Haïti
  • Martinique
  • Guadeloupe
  • Guyane

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français de référence

Historique

Att. dp. 1791 (FEW 7, 549b, panis). Lexie composée, formée d'un substantif et d'un complément prépositionnel en à introduisant la finalité (l'arbre en question servant à produire du pain, au sens de «ce qui fait penser au pain par son goût ou son apparence» TLF s.v. pain C 3); on pourrait ajouter «par sa fonction», le fruit de l'arbre à pain étant un aliment de base dans les Antilles.

Étymon du FEW

panis

Bilan métalinguistique

«Les régionalismes dans La Rue Cases-Nègres (1950) de Joseph Zobel», dans A. THIBAULT (coord.), Richesses du français et géographie linguistique (vol. 2), Bruxelles : De Boeck / Duculot, 2008, p. 234. - André Thibault, "L'oeuvre d'Aimé Césaire et le 'français régional antillais'", dans Cheymol, M. / Ollé-Laprune, Ph. (dir.), Aimé Césaire à l'oeuvre, Paris, Éditions des Archives Contemporaines, 2010.

Français de référence

Équivalent(s)
artocarpe
Remarque(s)
Appartient au registre scientifique.
Mot particulier
Emploi particulier par son statut (registre d'emploi, domaine d'emploi, fréquence relative ou connotation).
Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.

Francophonie

Renvoi(s) aux autres zones francophones
Le mot (et la chose qu'il désigne) est répandu dans les Antilles, mais aussi en Afrique noire (cf. IFA 1983, 23; v. en particulier la BDLP de Centrafrique et du Congo-Brazzaville), dans l'Océan Indien (cf. Nallatamby 1995, 53; Beniamino 1996, 49; Bavoux 2000, 50; v. en particulier la BDLP de Madagascar et de la Réunion) ainsi qu'en Nouvelle-Calédonie (Pauleau 1995, 30; Pauleau 20072, 18; RézeauNouvCaléd).
AN: 5219