Vedette

morne (n. m.)

Définition

(Entrant dans la formation de toponymes) Colline, montagne.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Certaines baraques sont même inhabitées, fermées ou grandes ouvertes, car tous les travailleurs du Petit-Morne ne demeurent pas à la rue Cases.
1950, J. Zobel, La Rue Cases-Nègres, p. 26.
[littérature]
Et tes genoux sont écorchés à vif comme le dos des mulets bâtés, et ta tête plus couverte de paille qu'une case au Morne-Mango-Zo!
1950, J. Zobel, La Rue Cases-Nègres, p. 42.
[littérature]
En plus de Petit-Morne, de ses travailleurs et de nous-mêmes, nous savons que la terre s'étend encore plus loin, au-delà de l'usine dont nous apercevons les cheminées, et que par-delà les mornes, qui clôturent la plantation, il y a d'autres plantations semblables. On sait aussi qu'il y a la ville, Fort-de-France, où circulent beaucoup d'automobiles.
1950, J. Zobel, La Rue Cases-Nègres, p. 59.
[littérature]
Mais, au flanc du morne, s'éparpillaient des cases, parmi quelques cannes, des manguiers et de grands arbres-à-pain, formant un quartier appelé le Haut-Morne.
1950, J. Zobel, La Rue Cases-Nègres, p. 130.
[littérature]
Ce chemin du Morne-Pichevin était de beaucoup le plus court pour se rendre à Sainte-Thérèse.
1950, J. Zobel, La Rue Cases-Nègres, p. 253.
[littérature]
À la Saint-Jean-Baptiste, dès que tombent les premières ombres sur le bourg du Gros-Morne, des centaines de maquignons se réunissent dans la «De Profundis» [...].
1983, A. Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, p. 37.
[littérature]

Commentaires

Fréquent dans des toponymes (v. les citations).

Répartition

  • Haïti
  • Martinique
  • Guadeloupe
  • Guyane

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) espagnol

Historique

Le mot apparaît à tort sans marque diatopique dans TLF, qui donne 1640 comme première attestation et précise : «Mot du créole des Antilles qui s'est répandu ensuite aux créoles de la Réunion, d'Haïti et de la Martinique [sic], d'orig. incertaine (cf. FEW t. 21, p. 15a).» Il faudrait en fait préciser qu'il appartient au français des Antilles, du Canada (att. dp. 1866 dans le fichier lexical en ligne du TLFQ; cf. encore ALEC 673, p 1, 2, 4, 109, 154 [Côte-Nord, Îles-de-la-Madeleine]) et de l'Océan Indien. Partout où il est employé, il entre dans la formation de nombreux toponymes. Son existence au Canada montre que, malgré ses origines tropicales, il devait faire partie de l'usage courant des voyageurs et des marins à l'époque coloniale. - L'étymologie de Bloch / Wartburg, reprise timidement par TLF («Peut-être issu, par altération, de l'esp. morro "monticule, rocher") mais non par FEW 21, pose des problèmes phonétiques qui restent à ce jour inexpliqués.

Bilan métalinguistique

«Les régionalismes dans La Rue Cases-Nègres (1950) de Joseph Zobel», dans A. THIBAULT (coord.), Richesses du français et géographie linguistique (vol. 2), Bruxelles : De Boeck / Duculot, 2008, pp. 282-283. – André Thibault, "Français des Antilles et français d'Amérique: les diatopismes de Joseph Zobel, auteur martiniquais", dans Revue de linguistique romane 2008, p. 119.

Francophonie

Renvoi(s) aux autres zones francophones
Aussi connu au Canada et dans l'Océan Indien.
AN: 5365