Vedette

beigne (n. m. ou n. f.)
[bɛɲ]
Le féminin est attesté surtout dans Charlevoix et au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Définition

Pâtisserie traditionnelle général. en forme d'anneau, faite d'une pâte sucrée que l'on fait frire dans la graisse ou dans l'huile.
Pâte à beigne. Faire des beignes pour le temps des fêtes. Rouler un beigne dans le sucre en poudre. QU_e163
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
C'étaient des beignes cuits dans l'huile de pourcil; tout le monde y mordait à belles dents. Je fis de même, et ma foi! ce n'était pas mauvais.
1874, Faucher de Saint-Maurice, À la brunante, p. 273.
[littérature]
Les jeunes enfants dînèrent de quelques beignes, reçurent des taloches et montèrent dormir dans les niches creusées parmi les vêtements empilés sur les lits.
1966, M. Ferron, La fin des loups-garous, p. 102.
[littérature]
Et elle roulait sa pâte avec énergie, découpait ses beignets avec un gobelet ou un verre saupoudré de farine et nous permettait de percer les beignes avec des dés à coudre. On mangeait ces «nombrils de pâte» en riant et on se battait pour gratter les fonds de plats qui avaient contenu les divers «crémages», comme on appelait les glaces des gâteaux.
1972, Cl. Jasmin, La Petite Patrie, p. 69.
[littérature]
La recette que ma mère m'a transmise ne contenait aucune mesure. Pour le beurre, elle disait «gros comme un œuf», pour le sucre, «deux ou trois poignées» et pour la grosseur du beigne, «grand comme le verre de cognac de papa».
1978, St. Moissan et A. Lebel, Les petits plats de nos grand-mères, p. 113.
[autres textes écrits]

Synonyme(s)

Origine

Maintien d'un sens français ancien et parlers régionaux de France

Historique

Depuis 1743-1744 (PotierH 32 : Crocsignole f. ou baigne : patisserie). Hérité de France; on trouve les formes begne et bingne n. f. au sens de «beignet» en ancien français (v. Godefroy, s.v. begne). Beigne est aussi à mettre en relation avec la forme dialectale bugne, de la même famille, qui désigne des pâtes variées, frites dans de l'huile, dans les parlers du Centre et de l'Est de la France ainsi qu'en franco-provençal (v. FEW *bunia 1, 628b, OnLyon et TuaillDauph; v. aussi GPSR, s.v. bounye-3; RobHist donne par erreur une forme ancienne beigne, plutôt que bugne, attestée en 1720 en Suisse). Pour la forme en anneau de cette pâtisserie, cp. beugnon ou bignon, diminutifs de bigne ou de beugne (autres variantes de beigne, v. TLF), que LarGastr définit comme une «sorte de beignet traditionnel dans le Centre de la France, fait en pâte levée, façonné en petite couronne, souvent frit dans de l'huile» (s.v. beugnon).

Étymon du FEW

*bunia

Français de référence

Remarque(s)
Au Québec, on trouve aussi beignet (surtout dans la littérature) pour désigner ces pâtisseries.
Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
QU: 583