Vedette

beigne (n. m. ou n. f.)
[bɛɲ]

Définition

Fig., fam. Personne dénuée d'intelligence, d'une grande naïveté, gauche dans son comportement, son maintien.
Un beau beigne. (En fonction attribut). Avoir l'air beigne.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
– Jean-Guy, avec le sourire : Autrement dit, c'que vous nous dites, c'est qu'on est peut-être tarte mais y a moyen de faire des gâteaux avec nous autres. – Stéphane, blagueur : Écoute, je l'sais pas si t'es tarte, moi... – Jean-Guy : Chus pas tarte, chus beigne.
1981, Cl. Meunier et L. Saia, Appelez-moi Stéphane, p. 18.
[littérature]
Plus tard, j'ai compris que les touristes étaient souvent beignes : crédules et ignorants. Ils commandaient du Chambolles-Musigny, on leur servait du vin ontarien; ils dégustaient. Ils photographiaient les calèches. Se perdaient dès qu'ils quittaient la rue des Remparts; cherchaient toujours le chemin du Château Frontenac; trouvaient tout beau et intéressant.
1992, B. Aubin, dans L'Actualité, 15 mars, p. 14.
[presse, journaux, périodiques]

Origine

Innovation sémantique français du Québec

Historique

Depuis 1906 (FSPFC). Peut-être un héritage des parlers de France. On trouve le même sens pour des variantes régionales de beigne en franco-provençal. Ainsi bugne y a été relevé comme terme d'injure («On dit d'un imbécile ou d'un homme sans caractère qu'il est une bugne», v. OnLyon 83; v. aussi FEW *bunia 1, 628b : bugne «personne sotte», bugni «personne sans énergie»). Par ailleurs, cet emploi découle peut-être de l'influence du mot beignet, de même sens et qui est plus ancien.

Étymon du FEW

*bunia
QU: 589