Vedette

beignet (n. m. ou n. f.)
[bɛɲɛ]

Définition

Fam. Personne dénuée d'intelligence, de jugement, benêt.
Faire le (son) beignet. (En fonction attribut). Être beignet. Avoir l'air beignet. QU_e036
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

baignet (parfois)
Citation(s) Référence(s)
– Désiré (TIMIDE) : On pourrait parler du testament ? – Florida (SUBTILE) : L'Ancien ou le Nouveau, Désiré ? – Désiré : Comment ? En as-tu fait deux sans me le dire Florida ? – Florida : T'es donc beignet des fois, Désiré... – Désiré : Moi beignet!
1953, J. Bernier, Je vous ai tant aimé, 13 mai, p. 3 (radio).
[radio-télévision]
– Didace : Ta trouvaille d'hier là... – Survenant (ÉTONNÉ) : Ma trouvaille ? – Didace : Ben oui... ben oui... Fais pas ton beignet. Ta trouvaille dans le grenier.
1962, G. Guèvremont, Le Survenant, 18 oct., p. 1 (radio).
[radio-télévision]
(Ontario). L'avocat qui défend les intérêts du fermier a d'abord prêté un bel habit à son client et lui a conseillé de faire le «baignet» en répondant seulement NIX et NOX à chaque question de l'avocat du curé. Comme dans le fabliau médiéval, le paysan passe pour fou.
1972, G. Lemieux, Les jongleurs du billochet, p. 115.
[littérature]
Elle : c'est pour ça qu'y reste pas de clôture, beau beignet... Simon : imagine-toi donc que j'avais compris à première fois. Elle : d'abord, excuse..., mais ça m'surprend.
1973, J.-M. Poupart, Chère Touffe, c'est plein plein de fautes dans ta lettre d'amour, p. 71.
[littérature]

Origine

D'origine obscure

Historique

Depuis 1855 (DictBarb). L'origine de cet emploi n'est pas assurée. On peut évoquer une attraction possible de la forme benêt, de même sens, mais cette dernière forme ne semble pas avoir été très répandue en français québécois. D'autre part, on trouve dans les parlers du Nord-Est et du Sud de la France ainsi qu'en franco-provençal des formes de la même famille étymologique que beignet, dans des emplois semblables; cp. bugnon «lourdaud, empêtré», bugne «personne sotte», bugni «personne sans énergie», bigneuset ou bignoset «benêt», bugnaset «imbécile, homme sans caractère» (v. FEW *bunia 1, 628b).
QU: 592