Vedette

beurre (prendre le ~ à poignée(s)) (loc. verb.)

Définition

Fig., vieilli Agir avec précipitation. - Se montrer vorace, avide; chercher à tout s'approprier.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Chacun me faisait des questions sur le Canada et sur les chantiers. Je ne pouvais pas répondre à toutes leurs questions à la fois. Je dis aux filles : Espérez un peu. Faut pas prendre le beurre à poignée. Chaque chose en son temps.
1879, Le Vrai Canard, Montréal, 31 oct., p. [2].
[presse, journaux, périodiques]
Il a été décidé que la prochaine exposition provinciale aurait lieu à Québec. [...] Québec est devenu trop safre. Il persiste à vouloir prendre le beurre par poignée [sic]. Il voudrait tout avoir chez lui et ne rien payer.
1882, Le Grognard, Montréal, 13 mai, p. [2].
[presse, journaux, périodiques]
– Baptiste : Vous v'là débarqués du pouvoèr! Fini d'prende el'beûrre à'a poègnée! – Maria : À c't'heure, vous allez manger 'a soupe dans vot' bol. Comme les autes! - Beaugras : Pis vous allez vous contenter qu'y soye pas plus grand qu'celui d'tout l'monde!
1975, R. Lepage, La pétaudière, p. 131.
[littérature]
– T'es aussi bien de laisser Nathalie tranquille! réplique Miville. Parce que sinon, prépare-toi à passer un méchant quart d'heure! – Prends pas le beurre à poignées de même! Après tout, j'ai autant que toi le droit de venir à l'hôtel.
1987, V.-L. Beaulieu, L'héritage, t. 1, p. 422.
[littérature]

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français de référence

Historique

Depuis 1879 au sens d'«agir avec précipitation», et depuis 1882 au sens de «se montrer vorace». Expression construite à partir de la locution à poignée(s) «à pleine(s) main(s)» et, au figuré, «avec prodigalité, sans retenue», attestée en français depuis les XIIe et XIIIe s. (v. GLLF, s.v. poignée).
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