Vedette

bozo (n. m.)
[bozo]

Définition

Fam. Individu simple d'esprit, niais, sot, peu dégourdi, peu déluré. – Individu qui a l'air fou; drôle d'individu.
(En fonction attribut). Être, avoir l'air bozo.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
On alla dans beaucoup d'autres départements mais, ne trouvant presque personne qui parlât français, on descendit au rez-de-chaussée. Il faut dire que, pendant toute la randonnée, on avait été pisté, suivi, poursuivi par le [ ... ] bozo de grand foin nommé Pitro et que tout le personnel regardait passer en riant comme un personnage d'un burlesque Tizounien.
1930, Le Goglu, Montréal, 17 oct., p. 7.
[presse, journaux, périodiques]
[ ... ] mon ami [ ... ] est obligé de vendre sa maison, car il n'a plus du tout les moyens d'en supporter les paiements. Déjà malmené par l'Impôt, le voici écrasé par les taux d'intérêts. Il doit vendre absolument! Vendre, oui, mais vendre à qui ? En connaissez-vous beaucoup de bozos qui veulent s'embarquer, aux tarifs d'aujourd'hui ?
1981, A. Rufiange, dans Le Journal de Québec, 3 oct., p. 11.
[presse, journaux, périodiques]
Un homme dans la quarantaine, braguette ouverte, avait surgi du bosquet et l'avait embrassé dans le cou. [ ... ] Il avait cru qu'Ovide, avec sa tête tragique et rêveuse, attendait lui aussi une telle rencontre. Mais Ovide avait bondi, les bras en avant comme un lutteur prêt à charger l'adversaire : – Arrière, maudit, ou je vous étrangle! – Ça va, ça va, t'énerve pas, bozo. J'ai fait erreur. Mais tu sais pas ce que tu manques!
1982, R. Lemelin, Le crime d'Ovide Plouffe, p. 244.
[littérature]

Origine

Maintien d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) parlers régionaux de France

Historique

Depuis 1930. Mot d'étymologie obscure, sans doute hérité des parlers de France. Il a été relevé en manceau (v. DottMaine 87); cp. en outre les formes voisines báozo et báozáo «niais», également en manceau (ibid. 62, et FEW 22, 4b, sous imbécile); cp. encore bazio(t) ou bazot «bête, niais, sot» ainsi que bazaud «étourdi» dans les parlers du Centre (v. FEW id.). On ne peut cependant écarter la possibilité d'un emprunt à l'anglais américain (cp. bozo «a dull-witted person, lout» et «a fellow, guy», v. DARE qui donne ces emplois comme désobligeants et qui les atteste respectivement depuis 1930 et depuis 1920; v. aussi OEDSuppl 1972), à moins que l'anglais américain n'ait lui-même emprunté le mot du français canadien.
QU: 677