Vedette

burlesque (n. m.)
[bʏʀlɛsk]

Définition

Genre de spectacle populaire comprenant divers numéros de variétés (chant, danse, sketches) et se terminant par une représentation théâtrale jouée à la manière de la commedia dell'arte; genre de théâtre populaire ainsi joué.
Le burlesque québécois (par oppos. à burlesque américain). Un spectacle de burlesque. Un artiste du burlesque. QU_e242
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Nous sommes en 1929 en pleine crise économique! Le chômage prend la vedette mais certains théâtres roulent encore. [ ... ] C'était la belle époque du vaudeville, du burlesque, genre de Comédia Dell'Arte [ sic ] qui subsiste encore.
1973, J. Grimaldi, Jean Grimaldi présente, p. 43.
[littérature]
Le théâtre québécois voit grand. Après s'être peu à peu éloigné du burlesque et du boulevard, le voilà qui cherche le grandiose, l'immortel, le monument.
1989, L'Actualité, nov., p. 206.
[presse, journaux, périodiques]

Origine

Emprunt d'un sens anglais américain

Historique

Depuis 1973; emprunt sémantique, d'après l'anglais américain burlesque (ou burlesk; v. OEDSuppl 1972, Random 1983 et Webster 1986). Consigné dans certains dictionnaires de France pour désigner une forme de spectacle typiquement américain (v. Robert 1985, Larousse 1987; v. aussi ReyDAngl-3).

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.

Données encyclopédiques

Le burlesque, tel qu'on le conçoit de nos jours au Québec, est d'origine américaine (v. Étymologie/Historique). En effet, les premiers spectacles de ce genre ont été présentés sur les scènes montréalaises au début du XXe s. par des troupes d'artistes américains venues s'y produire (par ex. celles faisant partie du Columbia Circuit). Composés de sketches comiques entrecoupés de divers numéros de variétés (chant, danse, acrobatie, prestidigitation, etc.) et de strip-tease, ces spectacles ne tardèrent pas à s'attirer la faveur populaire, y compris celle du public francophone. Devant l'engouement de leurs compatriotes pour ce nouveau genre de divertissement, des artistes québécois se mirent, à partir des années 1920, d'abord à traduire puis à adapter les spectacles venus des États-Unis. Parmi les principales modifications qu'ils firent subir au genre, il faut souligner la disparition des numéros de strip-tease et le développement de la représentation théâtrale finale qui devint en quelque sorte le clou du spectacle; jouée à la manière de la commedia dell'arte, cette grande comédie, comme on l'appelait, suffisait à elle seule à faire courir les foules autant à Montréal qu'ailleurs dans la province. C'est sous cette forme renouvelée que le burlesque québécois a connu son âge d'or entre 1930 et le milieu des années 1950, avec des têtes d'affiche comme Olivier Guimond (père et fils), Juliette Pétrie, Rose Ouellette (La Poune) et Juliette Béliveau. Comme les artistes ne reculaient devant rien pour faire rire le public, surtout pas devant l'inconvenance ni devant la grivoiserie, et comme ils s'exprimaient dans une langue résolument populaire, le burlesque a toujours été plus ou moins boudé par l'élite québécoise. Avec l'avènement de la télévision et des cabarets au début des années 1950, il a perdu beaucoup de sa popularité, mais sa tradition est restée bien vivante, comme en témoigne encore de nos jours le Théâtre des Variétés, institution montréalaise spécialisée dans ce genre de spectacle. – Ch. Hébert, Le burlesque au Québec, 1981; id., Le burlesque québécois et américain, 1989.
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