Vedette

cent (n. m.)
[sɛnt]
1. De nos jours, la prononciation [sɛn], dont rend compte la forme écrite cenne, est de registre familier; cent, prononcé [sɛnt] et de genre masculin, comme en France, se rencontrent dans l'usage soutenu ou le discours spécialisé (par ex. dans le cent canadien, voir sens 02.), et pour ainsi dire jamais dans certains emplois du mot (par ex., on dit une cenne noire, une cenne blanche, bonbons à la cenne, voir les sens suivants). En comparaison, le mot sou est de registre neutre. 2. Souvent représenté autrefois par l'abréviation cts, selon l'usage anglais, de nos jours par le symbole ¢ placé après le nombre, comme dans 50 ¢; peut aussi se noter 0,50 $.

Définition

(Monnaie des États-Unis). La centième partie du dollar; pièce de monnaie de cette valeur. – (Par ext.). Toute pièce de monnaie américaine.
Cent américain(e).
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[sɛn] (n. f., fam.)

Variante(s) graphique(s)

cenne n. f. (fam.)
Citation(s) Référence(s)
Il y a maintenant un Bureau de Poste etabli dans chaque partie des Etats Unis. [ ... ] La Poste part de Robinstown tous les Mercredis. Ce qui suit est le taux du port Américain sur les lettres simples : Aucune distance n'excédant point 30 milles... 6 Cents [ ... ]. Les papiers nouvelles pour aucune distance n'excédant point 100 milles, un cent chaque.
1798, La Gazette de Québec, 12 avril, p. [ 2 ] (texte traduit de l'anglais).
[presse, journaux, périodiques]
Nézyme. – Qu'est-ce que vous allez décider dans votre union [ de quêteux ] ? [ / ] Le quêteux. – Que les particuliers de Montréal soient moins peignes [ «pingres» ] et qu'ils ne nous donnent pas des cents américaines, à cause du change.
1920, La Patrie, Montréal, 3 juillet, p. 10 (chron. humor.).
[littérature]
C'est fait. Depuis jeudi, notre dollar, après bien des hésitations, a franchi le cap des 80 cents américains. Certaines personnes se permettront sans doute un petit sourire de fierté.
1988, La Presse, 19 mars, p. H1.
[presse, journaux, périodiques]

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) anglais nord-américain

Historique

De l'anglais nord-américain cent «the hundredth part of a dollar» (attesté depuis 1782, v. OED et Craigie). Le genre du mot est attesté de façon nette depuis 1859 pour le féminin (dans Procès de J.-B. Beauregard, 2e éd., p. 6 : une cent), depuis 1867 pour le masculin (v. ex. sous le sens 14); les glossairistes le donnent le plus souvent comme féminin (v. par ex. Clapin et Bélisle-1). La prononciation [sɛn] est relevée depuis 1890 (GeddChal 232); celle avec [t], comme en anglais, faisait déjà l'objet d'une recommandation dès la fin du XIXe s. (v. par ex. Clapin : «pron[oncer] ceinne-te»; par contre, d'après GPFC : «Il faut prononcer sans faire entendre le t»). La graphie cenne apparaît en 1916 (dans une transcription de contes oraux par Ch.-M. Barbeau; v. la collection Barbeau aux AF, ms. 104, p. 1) et elle devient fréquente à partir des années 1940, surtout dans les passages dialogués. – Depuis 1798. Cent «monnaie des États-Unis» est attesté en France depuis 1835 seulement (d'après FEW cent 18, 41a). Cent américaine, depuis 1920.

Étymon du FEW

cent

Français de référence

Remarque(s)
La prononciation [sɛnt] et le genre masculin, comme en France, se rencontrent dans l'usage soutenu ou le discours spécialisé.
Mot particulier
Emploi particulier par son statut (registre d'emploi, domaine d'emploi, fréquence relative ou connotation).
Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
QU: 788