Vedette

coureur de bois (n. m.)
[kuʀœʀdəbwɑ]

Définition

(Par extension, du sens 04.). Hist. Au cours des guerres coloniales, combattant servant dans les expéditions en forêt, notam. à titre d'éclaireur, et pratiquant les techniques de guérilla des Amérindiens.
Des compagnies de coureurs de bois canadiens. Un parti, un corps de coureurs de bois. La grande troupe des coureurs de bois.
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[kuʀœʀdebwɑ]

Variante(s) graphique(s)

1. coureur-de-bois (parfois, de la fin du XIXe s. jusqu'au milieu du XXe. 2. coureur des bois (rare avant le milieu du XIXe s., de plus en plus courante à partir de cette époque, notamment dans la littérature).
Citation(s) Référence(s)
Cette compagnie [la Compagnie du Nord] [ ... ] n'a rien epargné pour faire rendre le change auxdits Anglois, et elle a esté asses heureuse que son argent donné sans epargne aux coureurs de bois du Canada leur a fait entreprendre de chasser les dits Anglois des trois maisons et magazins qu'ils avoient fortifiés de garnisons et de canons au fond de la ditte baye.
1686, ANQQ, Archives des colonies, Correspondance générale (Canada), vol. 8, fo 67.
[archives et textes anciens]
Les Coureurs de bois faisoient l'avant-garde avec une partie des Sauvages dont l'autre faisoit l'arriére-garde, les Troupes & les Milices étoient au milieu. Le premier jour nos découvreurs marcherent à la tête sans rien apercevoir. La marche de l'Armée fut de quatre lieuës ce jour-là.
1703, Nouveaux voyages de Mr. le baron de Lahontan, t. 1, p. 98.
[archives et textes anciens]
Le détachement anglais était de 73 h[ommes] dont 6 officiers et 10 sergens, commandé par Robert Rogers, cap[itai]ne d'une des quatre compagnies de coureurs de bois que les Anglais nomment Rangers, dont le service est d'aller à la découverte dans les bois.
1757, le comte de Bougainville, «Journal de l'expédition d'Amérique commencée en l'année 1756, le 15 mars», dans RAPQ 1923-24, p. 248-249.
[archives et textes anciens]
Le mois prochain un corps de deux mil coureurs de bois, aux frais communs des deux provinces, se mettra en marche pour aller fixer les limites et en marquer les bornes [de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud] [ ... ]. Ces coureurs de bois seront accompagnés de 150 forestiers [ ... ].
1770, La Gazette de Québec, 20 sept., p. 1.
[presse, journaux, périodiques]
[ ... ] quelques coureurs des bois que M. de Longueuil avait envoyés sur le champ de bataille pendant qu'on revenait vers la ville, nous ont rejoints comme nous y rentrions.
1877, J. Marmette, Le tomahahk et l'épée, p. 171.
[littérature]

Commentaires

Pendant la guerre de la Conquête et les premières années du Régime anglais, le sens de «combattant» est nettement distinct de celui d'«aventurier de la traite des fourrures», sans doute parce qu'il devient l'équivalent de l'anglais ranger (lui-même attesté à quelques reprises dans le français du Québec à cette époque).

Origine

Innovation sémantique français du Québec

Historique

Pour l'origine de la forme, voir sens 01. – Depuis 1686. À mettre en parallèle avec coureur «éclaireur», attesté en français depuis le XIIe s. (v. TLF); cp. aussi coureurs en parlant de «ceux qui sortent d'une garnison pour picorer», en usage à cette époque (v. Fur 1690 qui définit picorer par «aller à la guerre à la dérobée pour faire quelque petit butin»).

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
QU: 923