Vedette

coureur de bois (n. m.)
[kuʀœʀdəbwɑ]

Définition

Vieilli Chasseur, trappeur, guide de chasse ou travailleur forestier rompu à la vie dans les bois. – (De nos jours). Amateur de chasse et de pêche en forêt.
Un vieux coureur de bois. Un vrai coureur des bois. Une cache de coureur des bois. Une veste à carreaux de coureur de bois.
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[kuʀœʀdebwɑ]

Variante(s) graphique(s)

1. coureur-de-bois (parfois, de la fin du XIXe s. jusqu'au milieu du XXe. 2. coureur des bois (rare avant le milieu du XIXe s., de plus en plus courante à partir de cette époque, notamment dans la littérature).

Variante(s) morphologique(s)

(vieilli ou région.) coureux de bois, (parfois coureux)
Citation(s) Référence(s)
Et quand il [Nicolas Denys] cause de chasse ou de pêche, quel horizon n'ouvre-t-il pas à ces piètres coureurs de bois de nos jours qui s'esquintent toute une après-midi pour assassiner une perdrix ou faire lever une bécasse ?
1877, Faucher de Saint-Maurice, De tribord à bâbord, p. 331.
[littérature]
La vie solitaire en pleine forêt enlève l'habitude des conversations longues et superflues. Un coureur de bois [ ... ] accusé de plusieurs effractions sur des wagons de fret qui stationnent près de son ‘‘shack'' à plusieurs milles de Parent, Abitibi, a mis ainsi fin aux questions du juge [ ... ] : «Amenez des témoins pour prouver que je suis coupable et cessez de me questionner [ ... ]». L'individu avait une mine sauvage et peu communicative. Il semblait regretter la vie libre et sans contrainte du Nord et n'avoir qu'un désir : celui d'y retourner au plus tôt.
1937, L'Événement, Québec, 11 nov., p. 9.
[presse, journaux, périodiques]
Nous avons constaté que le coureur de bois n'était plus seulement un chasseur et un pêcheur mais qu'il était devenu un bûcheron, un draveur, un constructeur de cages, un piqueur de gomme. Nous avons rencontré des hommes qui ont aimé la forêt [ ... ]. En outre, nous avons pu interroger des témoins, âgés de soixante-dix ans et plus, dont les pères, le plus souvent, avaient été des coureurs de bois.
1973, N. Lafleur, La vie traditionnelle du coureur de bois aux XIXe et XXe siècles, p. 280.
[études scientifiques]
La victime [ ... ] était allée visiter ses collets en tracteur. Sur le chemin du retour, le coureur des bois a emprunté une pente mais a perdu le contrôle du véhicule, qui s'est renversé sur lui. Deux chasseurs ont fait la macabre découverte.
1986, Le Soleil, 16 nov., p. A5.
[presse, journaux, périodiques]
«René Richard n'était pas un trappeur de fin de semaine, mais un vrai de vrai coureur des bois, qui pouvait passer des mois en forêt. Il lui arrivait de partir à pied de Baie Saint-Paul pour monter dans le grand Nord», explique M. Goudreau, qui est particulièrement fier de pouvoir montrer des dessins de l'artiste [ ... ].
1996, Le Soleil, 16 mars, p. D9.
[presse, journaux, périodiques]
(Pour la variante coureux de bois). Les Acadiens n'ont jamais eu de «coureux-de-bois», comme les Canadiens; ils n'ont pas connu la grande forêt, sous la domination française, ni non plus l'industrie de la coupe réglée du bois sur une échelle commerciale. Cette vie qu'ils vont mener sur le haut de la rivière Miramichi est tout à fait nouvelle pour eux.
1927, P. Poirier, dans MSRC 21/1, p. 240.
[études scientifiques]

Synonyme(s)

voyageur (pour le sens vieilli)

Origine

Innovation sémantique français du Québec

Historique

Pour l'origine de la forme, voir sens 01. – Depuis 1877. Coureux de bois, depuis 1927; la prononciation [kuR2] , usuelle au XVIIe s. malgré la graphie avec r final (v. ThurPron 2, p. 166), était courante en français encore dans la première moitié du XVIIIe s. (d'après Richelet 1732 : «Prononcez coureu»; l'usage avait changé à l'époque de Féraud 1787).
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