Vedette

Cri (n. pr.)
[kʀi]

Définition

Amérindien appartenant à une grande nation algonquienne, ancienn. nomade, qui est répartie aujourd'hui sur un très vaste territoire s'étendant depuis le nord-ouest du Québec jusqu'en Alberta, mais qui, au XVIIe s., était principalement installée entre le lac Supérieur et la baie James.
Les Cris de la Baie-James. Le Grand Conseil des Cris (du Québec). (En appos.). Les Indiens Cris. QU_e247
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

Cree (parfois, comme en anglais, V. Étymologie/historique)

Variante(s) morphologique(s)

(variantes anciennes). Crique (aussi écrit Cric, Kriq, etc.), Crist.
Citation(s) Référence(s)
Peu de jours apres ils revinrent accompagnés d'environ 70 canots de Kris [sic] ou Kilistinons chargés de tres belle pelleterie.
1685 env., A. Silvy, dans C. de Rochemonteix (éd.), Relation par lettres de l'Amerique septentrionalle, 1904, p. LV.
[archives et textes anciens]
[ ... ] il est venu ce printems des Cris ou Christinaux qui habitent vers la decharge des Lacs des Bois ou commence la grande rivière de l'Ouest, Ces Sauvages [ ... ] m'ont fait la carte de leur terre, et de celles dont ils ont connoissance [ ... ].
1730, P. Gaultier de La Vérendrye, dans L.J. Burpee (ed.), Journals and Letters of Pierre Gaultier de Varennes de La Vérendrye and his Sons, 1927, p. 55.
[archives et textes anciens]
Le vieux chercheur d'or poussa un soupir et se remit à rêver : aujourd'hui enfin quelqu'un ne viendrait-il pas à passer ? Que ce soit un Indien Cris ou un Métis, peu importe, pensa Gédéon, tout homme mérite un bon accueil.
1961, G. Roy, La montagne secrète, p. 12-13.
[littérature]
(Pour la variante Crique). Les Kilistinons, ou Cristinaux, que nos Canadiens appellent Criques, faisoient en ce tems-là des excursions jusqu'à cette extrêmité du Lac Supérieur [ ... ].
1744, Fr. X. de Charlevoix, Histoire et description générale de la Nouvelle France, t. 1, p. 397.
[archives et textes anciens]
(Pour la variante Crist). [ ... ] à l'embouchure du Lac des Crists ou Cristinaux, qui [ ... ] se décharge et forme la rivière Takamaniouen, autrement appelée par les Crists Ouchichiq [ ... ].
1716, Mémoire de M. Bégon, dans P. Margry (éd.), Découvertes et établissements des Français dans l'ouest et dans le sud de l'Amérique septentrionale, t. 6, 1888, p. 496.
[archives et textes anciens]

Synonyme(s)

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français du Québec

Historique

Depuis 1685 environ. Forme abrégée de Cristinaux, ancienne appellation d'origine algonquienne; cp. la variante Crist, autre forme abrégée, attestée dans un mémoire de 1716. Figure dans quelques dictionnaires français depuis Larousse 1897 (s.v. Cris; v. aussi PLar 1993, s.v. Cri). Du français canadien, le mot est passé à l'anglais dès le XVIIIe s., pour s'y fixer sous la forme Cree (v. OEDSuppl 1972, Webster 1986, et HNAI 6, p. 227). Sous l'influence de l'anglais, cette dernière forme est parfois utilisée en français (par ex. dans M. Constantin-Weyer, La bourrasque, 1925, p. 16; v. aussi Le Soleil, 25 mai 1990, p. A11); elle est d'ailleurs répertoriée dans la plupart des dictionnaires français qui relèvent le mot (v. notam. Larousse 1982, s.v. Cris; v. aussi Flamm 1983 où ne figure que la forme Cree).

Avis et recommendation(s)

L'OLF a confirmé les orthographes cris (au pluriel) et crie (au féminin) dans une recommandation (v. OLFAvis-4, no 1656).

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
QU: 937