Vedette

bisse (n. m.)
[bis]

Définition

Région. Canal d'irrigation, creusé dans la terre et le roc ou fait de planches de bois soutenues par des poutres fixées au roc à flanc de montagne, servant à amener l'eau de la fonte des glaciers dans les vallées et à la distribuer sur les différentes surfaces cultivées (prés, champs, vignobles, vergers, jardins, etc.) BISSE (Suisse) BISSE (Suisse) BISSE (Suisse) BISSE (Suisse).
Creuser un bisse. Construire un bisse. Réparer, entretenir un bisse. Les écluses d'un bisse. Marcher le long du bisse, longer, suivre le bisse. S'asseoir au bord d'un bisse. Barrer, ouvrir, dévier un bisse pour irriguer un champ. Le bisse est à sec. Boire l'esu du bisse.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Profondément intégrés à l'histoire du Vieux-Pays, les bisses valaisans continuent à être très bien entretenus. Leur longueur totale couvre la distance Berne-Athènes.
1966, Gazette de Lausanne, 10 août, p. 2.
[presse, journaux, périodiques]
Le nouveau bisse de Saxon qui s'alimente à la conduite de l'usine électrique d'Ecône, est long de 4 kilomètres et demi. Il remplace son ancêtre beaucoup plus long mais tout auréolé d'histoire... et d'histoires.
1971, Nouvelliste et Feuille d'Avis du Valais, 15-16 mai, p. 33.
[presse, journaux, périodiques]
L'administration communale de Savièse met en soumission les travaux de génie civil pour la construction de la conduite de déviation du bisse des Ballettes d'une longueur de 250 m environ.
1973, Bulletin officiel du Canton du Valais, 2 novembre, p. 995.
[textes administratifs ou officiels]
Dans certains villages, le moulin ou la scierie étaient aussi alimentés par l'eau d'un bisse.
1975, J. Montandon, Le Valais à table, p. 56.
[littérature]
Durant l'hiver, un énorme pan de rocher a complètement détruit, lors de son effondrement, le bisse de Chalais, plus connu sous le nom de bisse de Ricare, qui irrigue plus de deux millions et demi de mètres carrés de vigne [...].
1975, Nouvelliste et Feuille d'Avis du Valais, 25 avril.
[presse, journaux, périodiques]
Un moulin actionné par un bisse existant produira l'électricité.
1976, L'Express, 20-21 mars, p. 11.
[presse, journaux, périodiques]
Même s'ils n'ont pas eu plus de pluie que les Vaudois, les Engadinois ont cependant un avantage : ils disposent de torrents de montagne. Ceux du village de Lavin ont construit sans aucune aide extérieure un «bisse» de 3,5 km de long qui irrigue leurs champs.
1976, 24 heures, 26-27 juin, p. 5.
[presse, journaux, périodiques]
Plus bas, en direction de Sion, le bisse de Clavoz a débordé et son eau s'est déversée dans le vignoble, creusant des rigoles et emportant des murs, puis les parchets de vigne.
1976, Tribune-Le Matin, 18 juillet, p. 15.
[presse, journaux, périodiques]
Ce bisse d'Ayent, d'une importance capitale, est aussi un lieu incomparable de promenade. Le parcours, bien entretenu, n'est pas dangereux. Lors du passage du lieu dit Torrent-Croix, il est possible de découvrir encore des poutres de bois fichées dans le rocher qui soutenaient des chéneaux conduisant naguère l'eau sur ce tronçon dangereux.
1976, Nouvelliste et Feuille d'Avis du Valais, 7 octobre, p. 21.
[presse, journaux, périodiques]
La terre, assoiffée de sa soif séculaire sur son territoire de soleil, appelle l'eau des bisses. Cet appel est entendu là-haut; la neige des névés, des glaciers, se saigne pour la vigne.
1977, J. Follonier et al., Vins du Valais, p. 94.
[littérature]
On a abandonné les bisses parce qu'ils prenaient beaucoup de temps, que leur entretien coûtait cher. Les paysans ne vivaient plus assez de la terre, abandonnée au profit d'autres travaux. Pour la surveillance des bisses, il ne restait plus que les femmes qui ne pouvaient pas tout faire, et les vieux.
1980, M. Métrailler, La Poudre de sourire, p. 130.
[littérature]
L'histoire de nos bisses démontre d'une façon poignante la lutte pour l'eau qui [n']a été nulle part aussi âpre et vive que dans le centre du canton. Nos bisses représentent l'œuvre d'art le plus ancien du génie rural de la Suisse. [...] Les bisses les plus anciens datent des XIIe et XIIIe siècles.
1982, Nouvelliste et Feuille d'Avis du Valais, 26 mars, p. 34.
[presse, journaux, périodiques]

Commentaires

Mot d'une fréquence très élevée, dans la presse tout comme dans la littérature.

Commentaire géolinguistique

Réalité du Valais, connue dans toute la Suisse romande (didact., tourist.).

Répartition

  • s03 - Valais
  • s01 - Suisse romande

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) dialecte francoprovençal

Historique

Emprunt du français régional à la forme dialectale (Valais central) bis, correspondant au français bief. Premières attestations : 1569 (sous les formes biss, bis) et 1812 (sous la forme bisse). La forme bisse s'est implantée comme terme officiel dans tous le Valais romand. — WisslerVolk 1909; BGPSR 1909, 13-14; FEW 1, 312a-313a, *bedu; Pier, PierSuppl s.v. bied; Lar 1928; Eichenberger 1940; GPSR 2, 387b-390b s.v. bief; Lar 1960; MüllerMarécottes 1961, p. 210; SchüleNendaz 1963; TLF 4, 543a s.v. bisse 2; SchüleListeLar 1978; Lar 1979; PLi dp. 1980; Alpha 1982; PR dp. 1984; GR dp. 1985; Lexis 1992; NPR 1993-2007 «Région. (Suisse)»; Lengert 1994; OffScrabble 1995; DSR 1999.

Étymon du FEW

*bedu

Français de référence

Remarque(s)
Il n'existe pas vraiment d'équivalent en français général pour référer à cette réalité typiquement valaisanne.
Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.

Données encyclopédiques

L'administration, l'exploitation et l'entretien des bissesest placée sous la responsabilité des consortages ou parfois des communes.
SU: 17514