Vedette

souper (v. intrans.)
[supe]

Définition

Prendre le repas du soir.
Souper en vitesse. Souper devant la télé. Souper dehors, au restaurant. Être invité à souper. Restez à souper!
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Même s'il n'y a pas de gros travaux en train, il faut le temps de gouverner, de souper, surtout le samedi qu'on balaie devant la ferme. Alors c'est rare que le yass commence avant huit heures et demie – neuf heures moins le quart.
1966, S. Chevallier, Ces Vaudois!, p. 143.
[littérature]
– Déjà ? / – Oui, ici on soupe à cinq heures. / – Ça alors!
1971, C. Bille, Juliette éternelle, p. 191-192.
[littérature]
On avait fini de souper, les grands étaient remontés dans leur chambre, la bonne lavait la vaisselle, à la grande table d'en bas seuls étaient restés Jean Calmet et sa mère.
1973, J. Chessex, L'Ogre, p. 157.
[littérature]
L'affaire conclue, comme c'était sur le coup de six heures, le commerçant en question m'invite à venir souper chez lui.
1973, A. Belperroud, Les toutes bonnes du syndic, p. 69.
[littérature]
À cinq heures, Jean-Marc téléphone : «Je passe au conservatoire, je dois voir Borel, et puis je travaille un peu avec Jacques et Dopi, ne m'attends pas pour souper...»
1975, A.-L. Grobéty, Zéro positif, p. 55.
[littérature]
[commentaire métalinguistique] Julie eut un sommeil très agité, quoiqu'elle ne mangeât rien à souper (ou à dîner – au choix des puristes!).
1971, J. Follonier, La Sommelière, p. 53.
[littérature]

Commentaires

Dans l'usage littéraire, souper est concurrencé par l'équivalent en français de référence dîner, mais reste tout de même très fréquent.

Répartition

  • s01 - Suisse romande
  • s09 - + Franche-Comté
  • s10 - + Savoie

Origine

Maintien d'un sens français ancien

Historique

Archaïsme; en 1871, Littré note que «l'usage du souper tend à disparaître dans les grandes villes», et la marque «autrefois» apparaît pour la première fois dans Larousse 1875. Selon GLLF 1977, «le terme continue à s'employer avec le sens ci-dessus [repas du soir] sur tout le territoire de la Gaule romane [sic], sauf dans la région parisienne et dans quelques villes de province». — Littré 1871; «autrefois» dp. Lar 1875; «vieilli» DG 1900; Pier; BoillotGrCombe 1929; DitchyLouisiane 1932; MichelCarcassonne 1949, p. 11; MassignonAcad 1962, nº 1357; FEW 17, 286b-287a, sºppa 2; M. Höfler, ZrPhil 84, 301-308; «vx ou région.» PR 1970; «très courant en Belgique» BeatensBruxelles 1971; DFV 1972; BonnaudAuv 1976 s.v. repas d'âne; «vx» GLLF 1977; SchüleListeLar 1978; NouvelAveyr 1978; ALEC, q. 180; WolfFischerAlsace 1983; RouffiangeMagny 1983; «Zaïre» IFA 1983; RézeauOuest 1984; GononPoncins 1984; MartinAost 1984; JouannetRwanda 1984; «vx ou régional (Belgique, Canada, Suisse, etc.)» GR 1985, NPR 1993; «Bretagne, Lyonnais, Provence» RézeauBibl 1986; DurafHJura 1986 s.v. dîner; MartinPellMeyrieu 1987; MassionBelg 1987; MartelProv 1988; DFPlus 1988; «vx ou région. (Canada, Belgique, Suisse, Zaïre)» PLi 1989; LepelleyBasseNorm 1989; RouffiangeAymé 1989; MartinPilat 1989; BrasseurNorm 1990; LanherLittLorraine 1990; DucMure 1990; BrassChauvSPM 1990; CartonPouletNord 1991; TavBourg 1991 s.v. soupe; «d'usage encore très solide» BoisgontierAquit 1991; «vieilli ou région. (notamment Belgique, Canada, Est)» TLF (où la citation de Cendrars recèle un helvétisme non identifié comme tel); TamineArdennes 1992; «usuel» VurpasMichelBeauj 1992; BoisgontierMidiPyr 1992; DQA 1992; LepelleyNormandie 1993; TamineChampagne 1993; MartinVosges 1993 s.v. lit et rentrer; DuchetSFrComté 1993; «usuel» MartinFréchVelay 1993; «usuel» BlancRouatVill 1993; PotteAuvergne 1993; Lengert 1994; Belg 1994; «usuel» MichelNancy 1994; «usuel» RobezMorez 1995; «usuel» FréchetAnnonay 1995; SalmonLyon 1995; «rég. (et Belgique, Suisse, Canada, Afrique)» DictUniv 1995; ThibQuébHelv 1996, p. 341; «usuel à partir de 20 ans» FréchetAin 1998; DSR 1999; HenriCompl 2001, p. 9; DRF 2001; «Région. (Belgique, Canada, Suisse, etc., là où dîner s'emploie pour «repas de milieu du jour»)» NPR 2007.

Étymon du FEW

sûppa

Français de référence

Équivalent(s)
dîner, v. intrans.
Remarque(s)
L'équivalent du français de référence est employé en Suisse romande dans l'usage littéraire. — Dans la lexicographie française, souper est défini comme un «repas ou collation qu'on prend à une heure avancée de la nuit» (v. par ex. NPR 1993).
Mot particulier
Emploi particulier par son statut (registre d'emploi, domaine d'emploi, fréquence relative ou connotation).

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE: Le mot jouit encore d'une vitalité certaine dans la plus grande partie de la France (Nord, Normandie, Ouest, Ardennes, Lorraine, Alsace, Champagne, Bourgogne, Loire, Franche-Comté, Ain, Isère, Lyonnais, Auvergne, tout le Midi; v. bibliographie), en particulier en milieu rural et dans les petites villes. Le DRF ajoute à cette liste l'Indre-et-Loire (nord-est), l'Eure-et-Loire, la Haute-Savoie, la Savoie, la Drôme, la Provence, l'Ardèche, le Limousin et l'Aquitaine. ITALIE : Il est en outre tout à fait courant dans la Vallée d'Aoste. BELGIQUE : De la Belgique d'où il est passé au Zaïre et au Rwanda.
Renvoi(s) aux autres zones francophones
AFRIQUE NOIRE AMERIQUE DU NORD
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