Vedette

iche (n. m.)

Définition

Enfant (considéré dans un rapport de filiation).
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Enfin, voyez-moi un peu les genoux de ce petit bonhomme!... Ah non! j'en peux plus, j'en peux plus. Il faut que Mamzé Délia vienne chercher son iche.
1950, J. Zobel, La Rue Cases-Nègres, p. 49.
[littérature]
- As-tu mangé ?
- Oui, m'man Tine... Tu es malade ?
- Oui, mon iche, fit-elle; le corps de ta maman / n'est plus bon. Le corps de ta maman n'a que des os et des fatigues.
1950, J. Zobel, La Rue Cases-Nègres, pp. 148-149.
[littérature]
- José, qu'as-tu fait, mon iche ?
1950, J. Zobel, La Rue Cases-Nègres, p. 209.
[littérature]
Elle ne sait comment s'exprimer pour me dire que sa fille est aux petits soins pour elle; elle me dit que sa fille est la meilleure biche (enfant) de La Bréa [...]. [le b- initial est probablement dû à une faute de transcription pour h-]
1879, A. Massé, dans D. et P. Rézeau (éditeurs), De la Vendée aux Caraïbes : Le Journal (1878-1884) d'Armand Massé, missionnaire apostolique, Paris, L'Harmattan, t. 1, p. 243.
[archives et textes anciens]

Commentaires

La séquence «mon iche» en emploi interpellatif (v. citation de Zobel) a été jugée comme «tout à fait artificielle» par M.-Chr. Hazaël-Massieux (1989, 291); il faut probablement comprendre par là que les locuteurs martiniquais diront «mon fils» ou «mon enfant» s'ils parlent français, et «yich-an-mouen» lorsqu'ils s'expriment en créole, mais jamais «mon iche», construction hybride.

Répartition

  • Martinique

Origine

D'origine obscure

Historique

Déjà attesté en créole chez Turiault 1874, 420 : «[Guadeloupe] Pititt à mouè - [Martinique] yche moin.». - Type lexical martiniquais, qui remonterait selon une proposition de Jourdain 1956, 296 à l'espagnol hijo n. m. "fils". Pour donner plus de poids à cette proposition, il faut préciser qu'aux 16e et 17e siècles, ce mot espagnol se prononçait approximativement [ˈiʃo] (et non [ˈixo] comme aujourd'hui); cf. esp. Quijote qui a donné (au début du 17e s.) le français Quichotte.

Bilan métalinguistique

«Les régionalismes dans La Rue Cases-Nègres (1950) de Joseph Zobel», dans A. THIBAULT (coord.), Richesses du français et géographie linguistique (vol. 2), Bruxelles : De Boeck / Duculot, 2008, pp. 270-271.
AN: 5335